Le 3 avril 1773, à huit heures du matin, Barletti de Saint Paul se présentait
au palais royal de Madrid pour proposer au à la cour du roi Charles III un
Cabinet littéraire pour le Prince des Asturies, Carlos Antonio, futur Charles
IV. La grande bibliothèque qu’il montrait, réunissait -disait-il- tout ce qui
pourrait faciliter les études de l’héritier du trône d’Espagne.
Dans les appartements de l’Infante, Barletti avait disposé de trois quarts d’heures pour s’expliquer et composer une phrase mémorable: «Aux meilleurs des rois, j’offre le fruit de vingt-deux ans de mes fatigues». Carlos Antonio, selon Barletti,
confessa qu’il n’avait encore rien vu d’aussi neuf et d’aussi intéressant. Cette audience au palais était un fait inouï tenant compte du personnage, un rescapé de La Bastille, avec un passé turbulant. Mais Barletti de Saint Paul, ce 3 avril, se présentait au Prince comme professeur d’une institution d’élite, emblème de la pédagogie éclairée que Charles III voulait développer, l’École d’Artillerie de Ségovie ou il enseignait le français.