La Biblioteca Real offre un champ d’étude privilégié des pratiques intellectuelles et matérielles historiques du rangement, du classement et de l’inventaire d’une riche documentation qui, en ce qui concerne sa propre histoire comme bibliothèque royale particulière, remonte à sa création (1701 Philippe V) et finit en 1931avec la déclaration de la IIème République, ou elle devient publique.

L’importance de cette source d’étude privilégiée a été mise en surface grâce au catalogage en ligne qui l’a fait consultable à travers IBIS, la base de données de la RB.  Un catalogage minutieux du point de vue de l’indexation qui permet de répondre aux divers usages : de la recherche des historiens aux probatoires ou administratifs qui concernent la propriété des livres et le mouvement des matériaux et qui sont indispensables pour soutenir la provenance en droit.

Les archives de la Real Biblioteca illustrent les changements administratifs de l’Ancien Régime et la création d’un archive interne, indépendant de l’archive général du palais. C’est grâce à cet archive interne qu’on peut reconstruire la création des grands ouvrages bibliographiques du XIXème et XXème [manuscrits, incunables, reliures] (Loewes-Hartel, Kristeller, par exemple) à travers des lettres et des permissions de consultation d’ouvrages à la RB et à la bibliothèque de l’Escorial ainsi que la politique scientifique des publications des catalogues des sources manuscrites de la RB (i.e. Menéndez Pidal, Crónicas Castellanas).

Mais dans l’ensemble des fonds historiques de la RB se trouvent des archives nationaux et privés, frontières entre archive et bibliothèque.  Comme bibliothèque royale particulière d’état, la documentation des archives nationaux se transféra aussi à la RB pour servir à des propos précis de la couronne. Charles III, ordonna le transfert des documents relatifs à Palafox y Mendoza de l’Archivo General de Simancas au moment où sa canonisation servirait comme exemple d’un saint anti-jésuite. La documentation relative à l’Amérique (« fondo Ayala ») est un autre exemple d’un grand intérêt.

Entre les archives privés, deux d’entre eux sont particulièrement importants : la correspondance du cardinal Granvelle, celle du comte de Gondomar et les papiers en droits. L’importance accordée à ces archives dans le moment même de son incorporation à la bibliothèque du roi Charles IV (1808), témoigne une approche professionnelle qui distinguait nettement une documentation qui devait servir à d’autres propos.

La asimilación material de los espistolarios del «Fondo Gondomar»: las cartas de Diego Sarmiento de Acuña y las del cardenal Granvelle

Colloque Archives en bibliothèques Xvième-XXie siècles- Aix-en-Provence, 14-15 Novembre 20019. Organisé par Emmanuelle CHAPRON et Fabienne HENRYOT